photo : Franck Zaganelli

 Sur l'Ama 1 du Meeting d'automne de Fontainebleau, Cheyenne a bien failli m'apporter un dernier classement pour cette année 2022. Malheureusement une mauvaise réception après le contrebas du gué a tout remis en question. Et j'aurais bien pu finir trempée !

Sur la route du retour de mon petit CSO de Gaillon avec Newton, j'ai retrouvé Pounours qui venait au Cerisier avec le camping-car. Puis Mounours qui arrivait, elle, directement de chez mes grands-parents. Mes parents devaient se retrouver à l'écurie pour prendre Cheyenne et l'emmener à Fontainebleau en début d'après-midi. Ils voulaient pouvoir l'installer tranquillement dans son box et préparer notre camp. Avant qu'ils ne partent, j'ai sorti un peu la jument en trotting histoire de la faire un peu bouger. A l'issue de ma journée de travail, je devais rejoindre mes parents sur place après avoir récupéré ma sœur sur Paris.

Quand nous sommes arrivées au Grand Parquet, Laurène et moi, tout était prêt pour la soirée. Cheyenne était bien installée à côté de sa copine de box, Ucocotte, la jument de Thibaud. Le lendemain, la journée ne s'annonçait pas trop mal équilibrée. 

La nuit a été très froide et il y avait les premiers signes de gel le lendemain. Heureusement que nous avions appris comment marchait le chauffage du Ducato, il nous a été bien utile. Après avoir nourri la jument, j'ai préféré aller tout de suite faire mes reco, histoire d'être tranquille avec ça pour la suite. Je suis allée chercher mon plan à l'accueil car on ne pouvait pas le trouver en ligne.

J'ai commencé par la reco du cross. Celui-ci débutait par une grande boucle dans le site de la Salamandre avant de faire un tour en forêt. Le 1 était déjà un obstacle de volée assez gros. A la fin de la première minute, on avait un coffre assez large puis la première combi qui nous mettrait direct dans le bain avec un contre-haut, trois foulées en ligne droite, haie de biais avec une grande ouverture à gauche. Entrée dans la forêt, saut en haut d'une butte, suivi par d'autres obstacles de volée. Bien sûr, comme souvent dans ce cas-là, toutes les portes donnant accès au site militaire étaient encore fermées, il fallait les escalader ou bien faire un gros détour. Après un angle quasiment droit à prendre (en faisant attention à ne pas se bouffer un mur), seconde combi avec contrebas - triple-brush à droite, à quatre ou cinq foulées. On sortait de la forêt vers la 4e minute avec une autre combi, pas trop difficile en suivant un tracé en courbe, avec un tronc, un contre-haut et une pointe. Après un oxer de troncs et un mur, on arrivait sur les dernières difficultés au niveau du double gué. Un premier saut dans l'eau avec un gros coffre surmonté d'une haie. Ensuite, contrebas dans le second gué avec un triple-brush en courbe en sortant. Ça devrait bien se passer, bien qu'il y ait toujours le risque de se faire secouer lors de l'arrivée dans l'eau.

photo : Facebook

J'ai fait la reco du CSO dans la foulée. Le tour était beaucoup moins gros et difficile que celui qu'on a eu à Saumur. Pour moi aujourd'hui, l'intérêt serait que je prendrais une nouvelle embouchure que j'essaye en ce moment à l'entraînement pour voir si celle-ci m'aiderait en configuration concours. 

Quand je suis revenue au camping-car, il me restait une heure pour préparer la jument pour son dressage, la pionter, faire les cuirs, etc. J'ai pu compter sur ma petite groom de choc pour m'aider pour les soins. 

En détente, comme il faisait froid, Cheyenne était plus chaude qu'à l'habitude. Ça la mettait plus susceptible et je ne pouvais pas trop la toucher, ni avec les jambes, ni avec mes mains. J'avais du mal à la passer d'un côté à l'autre. A l'heure où je devais aller rejoindre les 10mn, je suis allée voir le chef de paddock car je crois qu'il m'avait oubliée. La détente était assez loin des carrières, le monsieur m'a indiqué que je déroulerai en carrière 2 : « vous savez comment la rejoindre ? ». « Je vais suivre les panneaux, je pense ». « Très bonne réponse, je vous mets deux points de plus d'entrée ! ». 

Aux 10mn, j'ai travaillé ce qui risquait de nous poser problème, la jument était plus concentrée qu'en détente. 

Le début de la reprise s'est bien passé, Cheyenne commence à réaliser des figures qui ressemblent à quelque chose. Pour les allongements, ce n'est pas encore ça, la jument n'est pas encore assez libre dans ses épaules. J'ai été plutôt contente de mes deux cessions, Zouzou est restée droite, active et régulière.

Pour la serpentine, comme j'avais toujours du mal à changer de côté, j'ai limité la casse. Je l'ai perdue un peu dans le contact. Pour le départ au galop, j'ai quand même réussi à la garder avec moi, du coup, je n'ai pas complétement respecté la lettre. J'ai pu allonger un peu. A l'entraînement, Corinne m'avait filmée et indiqué que la jument se piquait un peu. Tout en la laissant dans une attitude de présentation, j'ai voulu ne pas trop la coincer et l'ai perdue devant quelques instants. A voir comment ce serait jugé. Dans l'ensemble, c'était quand même plutôt bien même s'il restait aujourd'hui de petits coups de tête. J'étais un peu déçue par rapport à ce qu'on avait fait à Saumur, où la jument avait été tellement plus facile à monter. 

J'avais juste le temps de la ramener au box pour la préparer pour l'hippique. Le timing était assez serré, je suis repartie du box à l'heure où j'aurais dû rentrer en détente et il y avait un long trajet à suivre pour rejoindre le lieu. Quand je me suis présentée, il ne restait que quatre cavaliers avant moi. Laurène m'a mis les barres. 

Au niveau embouchure, j'avais donc mis le Pelham avec sa gourmette. A l'entraînement, j'avais essayé la gourmette seule ou la gourmette avec une protection silicone, ce qui est moins dur et ce que j'ai choisi pour cette épreuve. Avec cette option, la jument ne se défend pas trop mais s'appuie beaucoup sur le mors, ce qui n'est pas confortable.

En détente, tous mes sauts se sont bien passés. Je n'en ai pas effectués beaucoup. Quand je suis retournée voir le chef de paddock pour pouvoir quitter la carrière, il restait encore trois cavaliers devant moi !!  Ce n'était pas facile pour lui car cette détente comptait pour deux carrières de CSO, il y avait donc deux catégories d'épreuves à gérer. Il a fait sortir quatre cavaliers en même temps et j'ai encore dû attendre longtemps avant d'entrer sur la piste. J'ai donc dû beaucoup faire marcher Cheyenne pour la garder chaude. En plus, on n'était pas autorisé à rentrer en avance pour faire découvrir les obstacles aux chevaux. Je n'ai pu montrer à Zouzou que la spa qui se trouvait sur notre chemin pour rejoindre la ligne de départ. 

J'ai été sonnée très vite. Cheyenne a très bien sauté le 1. J'ai repris du contrôle dans la courbe, le 2 a été très bien négocié aussi. Le début du tour n'a posé aucun problème, le double, le vertical, l'oxer. Sur le second double de verticaux, la jument s'est un peu jetée dedans. J'ai soigné l'abord pour l'oxer carré à suivre qu'il fallait prendre un peu en allant. J'ai desserré un peu mes doigts, Cheyenne s'est ouverte et a touché la barre du premier plan. Au fur et à mesure du parcours, elle prenait de l'amplitude et ça marchait moins bien. Elle se figeait un peu sur ma main, j'ai dû me bagarrer pour la reprendre. J'avais du mal à lui redonner de l'équilibre et même à tourner. Ça l'a fait quand même pour les deux derniers. Au niveau du mors, j'étais un peu mitigée mais, en regardant la vidéo, la jument sautait vraiment mieux dans l'ensemble. Par contre, pour mes sensations entre les obstacles, ce n'est pas encore ce que je veux car Cheyenne met énormément de poids dans les rênes et m'oblige à trop forcer en retour avec les bras. C'est quand même une bonne piste de travail, à faire évoluer, peut-être en changeant la gourmette (essayer une en cuir ou autre) ou le mors. 

Quand je suis rentrée au box, je n'avais plus que le temps de préparer tranquillement pour le cross, heureusement que je n'avais pas à y retourner pour une seconde reco. 

Au niveau du provisoire, j'étais 6e après le dress en 70,9%, ce qui n'était pas mal mais, bien sûr, je perdais quelques places après ma barre (seulement deux en fait).

La détente a dû être rapide. Heureusement, Cheyenne était très aux ordres, l'utilisation du Pelham sur le CSO m'aidait aussi indirectement pour ce troisième test. Je faisais ce que je voulais avec elle. La cavalière juste avant moi a déferré ou perdu un crampon juste avant de s'élancer, si bien que j'ai été pressée de partir et c'est juste si j'ai pu passer une fois au pas dans la boîte de départ. 

Sur le 1, la jument s'est retenue un tout petit peu pour soigner son saut. Je l'ai relancée pour qu'elle prenne un bon rythme. La suite, très bien, j'ai dû la rééquilibrer un peu pour le trakehnen. A la première minute, nous étions à l'heure. Pour la première combinaison, à trois foulées, la jument a analysé la difficulté et a tendu ses rênes gentiment. « Ok, on y va ! ». Je n'ai rien eu à faire, elle m'a emmenée sur l'enchaînement des deux obstacles, le contre-haut et la haie de biais. Dans la forêt, tout s'est extrêmement bien passé. J'étais toujours à l'heure et j'essayais même de prendre un peu d'avance.

Au moment du virage à angle droit, je l'ai reprise très fort et, ne sachant pas trop où elle allait, Zouzou est tombée dans le trot juste avant le contrebas. Je savais qu'elle irait quand même mais que ça allait changer notre contrat de foulées pour la suite de la combinaison. J'ai axé la pépette vers la droite pour l'obstacle et elle m'y a emmenée toute seule parfaitement. Plus loin, on a touchoté le Mim's, j'ai eu un peu peur qu'il se déclenche. Sur le triple, ça s'est passé comme je l'avais imaginé, je n'ai rien eu à faire non plus. Une sensation très agréable !  Plus loin, au moment d'aborder le gué, Cheyenne a regardé l'eau mais sans freiner, elle était bien décidée à franchir la difficulté. Elle a fait son saut comme s'il n'y avait rien après et a réceptionné un peu fort dans l'eau. Elle avait le bon rythme pour franchir le contrebas dans le second gué, je l'ai freinée juste un peu. Elle y est allée normalement.

photo : Pierre Barki (France Complet)

Et là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, c'est comme si le sol s'était dérobé sous ses pieds, Zouzou a trébuché à la réception. J'ai été jetée vers son encolure un bref moment. Heureusement, la jument s'est très vite rétablie et j'ai pu me remettre à ma place. J'ai tenté de l'axer pour le B mais il nous a manqué un mètre, le temps que la cocotte se remette de ses émotions. Trop dommage, dégoûtée !  J'ai pris le temps de revenir dessus en faisant tout un tour, c'était terminé pour nous. Si elle est restée très droite sur le triple-brush, elle a serré un peu les fesses dessus.  Je suis repartie tranquillement pour aller chercher le dernier. 

Sur le moment, j'étais trop déçue de m'être prise un refus après ce cross fantastique que nous avions réussi. Avec une jument génialissime !  Laurène m'avait filmée sur le gué, j'ai vu que ce n'était pas à la réception proprement dite que Cheyenne a trébuché mais à la prise de sa première foulée. Maman m'a dit que d'autres n'ont pas eu la chance d'éviter la chute dans l'eau, ça a relativisé mon problème !  Ce petit souci n'est pas révélateur de notre saison, sans ce petit déséquilibre, nous aurions encore été classées. 

Un peu plus tard au box, j'ai vu revenir Thibaud de son cross, maxi, avec Ucocotte, son dernier complet ne se sera pas trop mal passé pour lui. Avec son poney, Charlotte a dû composer, ce samedi, sur le dressage avec un Tango un peu chaud. Je suis allée faire une petite reco de CSO avec elle mais elle n'avait pas besoin de moi davantage. Son cross se déroulerait le lendemain.  

C'était donc notre dernier concours de l'année avec une bonne période hivernale d'entraînement à venir. 2023 devrait pouvoir nous permettre de monter en Ama Élite, voire de revenir en Pro ?  Avec aussi sans doute quelques épreuves SHF avec Newton et peut-être aussi d'autres belles opportunités.  Au travail !

 #RideForThaïs

photo: FB Fondation Thaïs Meheust