Une semaine après notre premier concours de 2024, en dressage à La Bonde, j'ai emmené Cheyenne sur une 115 afin de continuer de la préparer pour un proche retour en complet. La jument a réalisé un très beau tour en 4 points.

Aux écuries du Cormier, j'ai accès à du matériel de CSO (barres, chandeliers, plots...) et il m'arrive de créer de petits exercices de gymnastique pour mes chevaux. La taille de la carrière ne me permet pas de faire beaucoup plus. Afin de pouvoir les entraîner sur de véritables enchaînements, j'ai cherché un site susceptible de m'accueillir régulièrement. 

Guillaume et quelques cavaliers m'ont conseillé, quant à eux, d'aller me renseigner auprès du centre équestre des Vieilles Ventes, à Sorel-Moussel même, tenu par Manon et Clémence. Après un bon contact avec Manon (qui est la sœur d'une ancienne monitrice du CHV du temps de mon stage DESJEPS, le monde est petit !), nous avons trouvé un arrangement pour que je puisse utiliser leur carrière. Le 6 mars, je m'y suis rendue une première fois avec Cheyenne. Quinze minutes au pas (forcément encore moins au trot) sur une petite route ou par des chemins forestiers et nous étions à pied d'œuvre pour une belle séance sur les barres. Lors de cette première fois, je n'ai pas cherché la hauteur, juste d'appréhender le comportement de la jument. Impeccable !  Une semaine plus tard, je suis retournée aux Vieilles Ventes pour enchaîner à une hauteur plus importante. J'ai essayé de lui mettre la muserolle allemande pour avoir un peu plus d'action sans la contraindre trop, j'ai beaucoup apprécié : Cheyenne a sauté magnifiquement tout en restant avec moi. 

J'ai eu de si bonnes sensations avec la muserolle allemande que j'ai engagé la 115 à Gaillon le 23 mars, sur l'Ama 1 vitesse. 

Mon passage avait lieu en milieu d'après-midi. Avec Mounours, nous avons rejoint l'écurie dans la matinée, histoire que je puisse sortir Vidoc et Jahisse avant de partir avec Cheyenne. Après déjeuner, nous avons pris la route de Gaillon sous une météo peu clémente.

Arrivées sur le site, nous avons rencontré Émilie et Thibaud, ainsi que Margot, une autre ancienne cavalière du Cerisier. La météo était épouvantable et les organisateurs avaient presque une heure de retard. 

Ayant le n°1 de la 115, j'ai tenté le coup d'effectuer la reconnaissance de la 110, dans l'espoir de gagner du temps (je n'avais pourtant pas eu la confirmation que le tour resterait le même, ni le chef de paddock ni le jury dans sa cabine n'ayant encore l'information). 

Le tour commençait par un oxer tout au fond de la carrière, avant de revenir vers l'avant par une ligne vertical-oxer, avec sept petites foulées ou plutôt six pour ma jument qui a pas mal d'action. A la suite d'une ligne courbe, on trouvait un gros oxer carré. La hauteur était alors celle de la 110 mais je la trouvais déjà particulièrement importante. Dans la courbe suivante, il fallait choisir de passer soit devant, soit derrière l'obstacle n°1, pour aborder le premier double, oxer, deux foulées, vertical.

Courbe à droite avec un oxer qui arrivait dans la trajectoire sans avoir été aperçu par le cheval. Plus loin, on devait encore coller le n°1 pour aborder le second double, deux verticaux à une foulée, très creux avant l'oxer final un peu plus loin. Le parcours était assez sympa, pas trop compliqué, parfait pour la reprise de Cheyenne. 

J'ai regardé deux ou trois parcours sur la 110 avant d'aller préparer. Quand je suis revenue vers la détente, j'ai appris que l'épreuve était momentanément arrêtée car le vent faisait chuter les chandeliers. 

J'ai commencé à marcher dans la carrière de détente en attendant de voir arriver les derniers participants de la 110. J'ai commencé à détendre au trot et au galop. Apparemment, il y avait une autre détente effectuée dans le manège. Quand j'ai commencé à sauter, je me suis glissée dans les pas d'un concurrent pour profiter de la mise en place de ses barres.

Cheyenne a super bien sauté, je n'ai pas eu une seule mauvaise place, elle était extraordinaire. Et pourtant, la coach du cavalier a mis de sacrés fromages !  A un moment, il y a eu un oxer carré qui devait bien être à 125. La jument a pris de la hauteur et de la trajectoire, j'ai failli être décapsulée !  

Je suis rentrée sur la carrière alors que certains effectuaient une brève reco. Je voulais passer le plus tôt possible, vu les conditions climatiques. 

Je n'ai pas trop bien entendu la sonnerie avec le vent mais j'ai compris, au ton de la voix, que je pouvais y aller. J'ai manqué un tout petit peu de galop sur le 1, la jument a été un peu surprise. J'ai senti que la place allait être un peu longue, je suis restée avec Zouzou , en mode « tortue ninja » pour éviter une réception trop brusque. La jument a bien poursuivi vers le 2, je l'ai gardée au bout des rênes et les six foulées sont tombées faciles.

La suite, parfaite. Juste avant le premier double, j'ai senti qu'il me manquait un peu de relance en sortie de courbe. J'ai gardé mes jambes pour qu'elle reste tonique. Elle a fait un petit pied devant mais, avec son amplitude, elle a bien pu sortir de la combinaison. A la suite, pour la courbe avant l'oxer « caché », je me suis rendue compte que la jument ne l'avait justement pas capté. Je l'ai pressée un peu pour qu'elle fasse attention, elle a refait un petit pied devant. J'ai juste eu à la rééquilibrer. Avec mon mors de dressage et la muserolle allemande, c'est juste parfait. Après avoir compris qu'il pouvait y avoir quelques pièges, Cheyenne était particulièrement connectée avec moi pour ne pas se faire avoir une seconde fois. Presque trop. Car, dans le second double, elle a fait un très bon saut d'entrée, s'est bien tenue dans la combinaison mais, avec sa grande trajectoire, elle n'a pu éviter de toucher la barre de sortie, en n'ayant pas assez levé ses antérieurs. C'est une petite faute pour elle, peut-être bénéfique pour le futur. Pour ma part, je ne pouvais pas faire mieux pour l'en empêcher. Et le dernier, parfait.

Malgré nos 4 points, j'étais très contente du tour, ce qui n'est pas habituel avec moi !  L'embouchure va super bien. Mes actions, sans les éperons ne la stressent pas trop, la jument reste allante comme il faut et aux ordres. 

Je suis vite rentrée au camion car il continuait de pleuvoir et je ne voulais pas que Cheyenne prenne froid. Je l'ai vite remise dans le camion, je ferais les soins tranquillement à l'écurie. 

Cette sortie de Gaillon était donc de très bonne augure pour la suite, je suis très heureuse de mes nouveaux réglages et du travail effectué avec la jument qui est devenue « facile » pour cette épreuve, ce qui ne m'est pas souvent arrivé !  Nous voici presque prêtes pour le retour en complet, dans deux semaines, sur l'Ama 1 de Bonneville. 

#RideForThaïs

photo: Jessica Garcia