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A la mi-février, je suis rentrée à Saumur pour passer mes tests de 3e année de la Formation Initiale : ceux de la Fac (pour la licence de Management des Établissements Équestres) puis ceux de l'ENE pour intégrer le DESJEPS de l'an prochain. 

Avec les dispositions sanitaires face à la pandémie de Covid-19, nous avons dû choisir de passer les examens soit en présentiel, soit en distanciel. Ayant effectué tous les cours sur internet depuis la Toussaint (ce qui est moins évident pour le travail il faut bien l'avouer), nous avons tous préféré effectuer les évaluations finales depuis chez nous. Pour le projet tutoré, lors de l'oral de notre groupe, par contre, nous avons choisi de revenir à la Faculté de Saumur pour plus de facilités (et nous avons été deux groupes dans la classe à prendre cette option).

photo : Victoria

Une semaine avant les examens, je suis donc rentrée en Maine-et-Loire avec Vidoc et Cheyenne et les ai ramenés chez Loïc. Avec Florian, à l'écurie de son cheval, nous avons travaillé la reprise de dressage à présenter pour les tests DESJEPS. 

On commençait donc le mardi par une épreuve écrite de 3h sur la Fiscalité et le Management (à chaque session, il y avait deux matières à traiter) : questions de cours et petits sujets pratiques. Le mercredi, on avait droit rural et droit équin le matin (droit rural, la catastrophe avec les cas proposés !) et, l'après-midi, système fourrager et histoire de l'équitation (avec des sujets au choix pour la disserte historique). 

Le vendredi, on a passé notre oral de projet tutoré. Avec Paul, Claire et Ugo, on était convoqué le premier des deux groupes. C'était devant cinq personnes (la prof de droit ; le prof de système fourrager ; un représentant de l'ENE ; Mme Tazi, notre tuteur de stage et Mme Mondou, notre responsable à la Fac). Notre présentation de l'audit s'est bien passée (pendant 20mn avec un support de diapositives). Ça s'est corsé au niveau de l'entretien. Tout d'abord, la prof de droit nous a reproché de n'avoir inclus aucun contrat (de travail ou de pension) - on n'avait pas compris qu'on devait en mettre... C'est dommage parce qu'on aurait pu le faire sans trop de problème... Le prof de système fourrager a regretté qu'on n'ait pas mis nos calculs dans le dossier (alors qu'ils étaient bons) mais seulement en annexe (après, notre dossier était tellement fourni qu'on n'avait pas trop le choix...). Mme Tazi nous a fait préciser très minutieusement qui avait fait quoi dans le dossier. 

Elle a déclaré qu'elle avait été contente du travail effectué car on avait eu du mal lors des étapes préliminaires qu'on lui avait présentées. Par contre, elle n'était pas trop d'accord sur nos recommandations et nous a expliqué pourquoi. Mme Mondou, quant à elle, était satisfaite de notre boulot. En sortant de notre oral, j'étais plutôt sereine, même si ce n'était pas le sentiment général. Après le passage des autres groupes, on pouvait quand même être assez confiants. 

On a eu assez rapidement les notes de cet audit (des notes individuelles mais si le travail était en groupe). J'ai eu 15 à l'écrit (coef 2) et 16 à l'oral et mes potes s'en sont bien sortis aussi. Pour les notes de la fac, même si je n'ai pas eu la moyenne dans une matière, dans l'ensemble, ça l'a fait. 

photo : Victoria

Une semaine après, on commençait les TEP du DESJEPS (comme pour le BPJEPS, ce sont les tests pour savoir si on a le niveau à cheval et en péda). Notre promo a été séparée en deux groupes et on a été rejoints par des enseignants extérieurs venus tenter également la sélection (6 dans mon groupe).

photo : Eloïse

Avec des résultats en concours (comme pour le BP), on peut être dispensés de certains tests, ce qui était mon cas : il fallait avoir fait des démarches auprès de la fédé pour obtenir cette dispense. On effectuerait les tests à cheval mais nos prestations ne seraient pas prises en compte, seulement le débrief d'après. Pareil avec le DEJEPS pour l'épreuve de péda pour laquelle on n'était complètement dispensés et on ne passait rien du tout !  

Avec Paul, Louis et Margot, on était dans le premier groupe à présenter les TEP. Ce n'était pas évident car on n'avait pas trop pu se remettre à cheval avant, avec les deux confinements et le travail en distanciel. Certains ont pu monter chez eux plus que d'autres pendant toute cette période, on n'était pas tous préparés pareil. Après chaque test à cheval, on avait donc un débrief qui comptait pour l'évaluation et, dans cet exercice, on n'était plus trop dedans non plus et ne sachant pas vraiment ce qu'on attendait de nous. 

La veille au matin, on nous a donné le nom des chevaux avec lesquels on allait passer (par tirage au sort) et on a pu les monter une fois pour se faire une petite idée. En dressage, j'ai eu O-Béguin, un très gros Selle Français super sympa et, en saut, Azerty de Riverland, un petit hongre que j'avais déjà monté une fois en trotting en L1. Pour que ça se passe bien avec ces chevaux qu'on ne connaissait pas, on a eu chacun des consignes à respecter.  En dressage, on a fait un petit essai avant en filet simple qui nous permettait de décider si on prendrait la bride ou pas : O-Béguin était déjà très bien en filet simple.

L'après-midi, c'était la péda. Avec les autres L3, on avait la dispense donc on a servi de  « cobayes »  pour les candidats extérieurs (qui n'avaient pas le DEJEPS). Je suis passé sur l'épreuve de deux moniteurs. Pour cela, nous avons fait connaissance avec nos chevaux pour l'épreuve de cross : on m'a attribué Ulster de Loume, un petit cheval sympa mais très laxe et jamais vraiment tendu.

Pour terminer la journée, on devait faire notre reco du CSO. Je n'étais pas vraiment fière car ça fait un certain moment que je n'ai pas enchaîné à cette hauteur : 120cm (plus de deux ans avant la tendinite de Vidoc...).

J'ai fait ma reco avec Margot et Victoria (qui serait dans le second groupe à présenter les TEP). J'y suis retournée ensuite avec Paul, Louis et les autres moniteurs de mon groupe. On s'est mis d'accord sur les contrats de foulées à respecter. J'ai dit que je préférais reprendre un peu devant les obstacles plutôt que d'envoyer les chevaux dedans et il y a un gars qui a demandé si j'étais complétiste !  « Et ben moi, c'est pareil ! ».

Le lendemain, pour mes deux tests à cheval, je suis passée dans les derniers (par rapport à l'ordre alphabétique), j'ai pu bien prendre le temps de pionter mes loulous. Quand je suis arrivée à la détente avec Azerty, il n'y avait plus personne dans la carrière (le planning avait pris de l'avance). C'est Kiki qui nous mettait les barres et ça s'est bien passé pour moi. Je n'étais pas si mal sur le loulou. 

Arrivée dans la grande carrière, après avoir montré les combinaisons au petit cheval (plus pour me rassurer, moi, que pour lui !), j'ai bien mis mon galop. La détente étant assez petite, c'était important de faire particulièrement attention à cela. Après le 1, j'ai fait une erreur de tracé, « ouuuh, ça vient mal ! ». Du coup, j'ai dû ouvrir avant l'obstacle pour lui permettre de partir un peu de loin sur le gros oxer. Je me suis faite un peu secouer !  J'ai remis du galop, j'ai fait six foulées dans la ligne avant le double, comme je le pensais. J'ai remis un peu trop la jambe avant le A, le coco est entré trop fort dans la combi (j'aurais rien fait, ça aurait été parfait, c'est toujours mon problème...). Il s'est un peu perché vers le haut, du coup, la distance ne serait pas bonne dans le double. Je l'ai relancé pour l'aider à ressortir, ça ne lui a pas plu et il a fait faute. Avant le 5, j'ai voulu le rééquilibrer, sauf que le cheval est bien dressé et il l'aurait fait tout seul, je lui ai donc encore trop demandé et dû le rouvrir sur la fin. J'ai réussi à gérer quand même. Mon second double, très bien, et la fin du parcours aussi.

Sur le moment, j'étais un peu déçue car je suis retombée dans les défauts que Maxime me pointait déjà il y a plus de trois ans, d'avoir des réactions toujours trop à l'excès mais ceux qui ont regardé mon tour m'ont dit que j'avais bien monté. 

Une fois mon cheval ramené, j'ai préparé pour le dressage. J'hésitais à mettre mon frac, les copains m'y ont un peu poussée. Sur le bord de la carrière, d'autres m'ont dit : « Ah oui, tu sors le grand jeu ! Tu as trop la classe ! ».  

J'ai fini de détendre trop tôt, tellement le cheval était bien. Tout comme pour le CSO, Victoria et Florian sont venus assister à mon test. Cette reprise, je ne l'avais jamais déroulée mais je la connaissais assez bien pour avoir fait travailler Flo dessus. Je devais rentrer au galop avant de saluer. Le cheval était bien, il prenait du contact, même s'il apparaissait un peu raide. A l'autre main, pareil. J'ai bien pu lui demander d'allonger son trot, jusqu'à un certain point, j'ai fait attention de ne pas insister plus. Travail correct au pas. Au galop, O-Béguin a bien allongé en restant droit, il restait hyper à l'écoute. On avait un changement de pied en l'air dans la diagonale, j'ai perdu un peu la rectitude. Il a changé de pied en deux temps et deux foulées trop tard. Pour le doubler galop-pas-galop, je l'ai perdu un peu dans l'épaule gauche mais pas si mal. Le deuxième galop-pas-galop s'est mieux déroulé, je l'avais mieux préparé et le cheval était plus en équilibre. Le deuxième changement de pied, mieux aussi. Tout comme le deuxième allongement au trot. Doubler final et arrêt.

J'étais plutôt contente de cette reprise déroulée pour la première fois avec un cheval que je ne connaissais pas mais qui s'est révélé vraiment chouette, très facile, très confortable et qui savait tout faire. Bien sûr, il manquait de brillant mais j'aurais difficilement pu faire mieux dans ces conditions. 

Après m'être occupée du loulou, j'ai enchaîné avec les deux entretiens. Pour le CSO, j'ai expliqué ce que j'avais ressenti du cheval et de mon parcours. J'ai donc dit que mes actions étaient un peu trop fortes, ce qui amenait Azerty à prendre des places qu'il n'aimait pas trop. Même si je voyais bien ce que j'avais à dire, j'avais un peu de mal à trouver les mots pour exprimer mes idées, ça faisait vraiment trop longtemps que je n'avais pas fait ce genre d'exercice. Les examinateurs voyaient que j'étais sur la bonne voie mais que ça ne sortait pas ! Ce que je disais était assez pertinent mais il fallait quand même qu'ils me sortent les vers du nez !   Pour le dressage, j'ai réussi à mieux analyser. Les questions étaient plus techniques mais je savais bien y répondre. On m'a demandé ensuite quelle était la meilleure allure du cheval. Avec le filet simple, j'avais eu moins de mal au trot qu'au galop pour qu'il reste tendu et en équilibre.

Et pour finir, il m'a fallu définir la note que j'aurais été susceptible d'avoir en concours pour une telle reprise. Je pensais 66-67% car la reprise avait été propre et assez précise mais sans allure de fou non plus. Définir comme ça une note, puis situer sa position dans un hypothétique classement, allait être plus compliqué pour les copains de CSO qui n'ont jamais trop déroulé de dressage en concours ! Sur le moment, pour cet entretien, j'étais plutôt satisfaite de ce que j'avais réussi à dire.

Pour finir cette seconde journée à cheval, on a fait « mise en route » avec les chevaux de cross qu'on prendrait, encadrés par Didier : allez, 30mn de galop sans les pédales...  Avec des petits sauts sur la fin. Pour ce troisième test, Ulster ne me convenait pas vraiment, tout du moins pas autant que les deux autres : un gentil cheval mais qui n'avance pas et, surtout, qui ne se tend jamais dans les rênes. Sur le cross, j'ai besoin qu'un cheval m'emmène sur les obstacles. Comme je suis de nature très contractée, j'ai besoin de pouvoir me relâcher un peu sur la durée et, du coup, ça ne va pas avec ce type de loulou. Je savais donc que ce ne serait pas évident pour moi mais je ne pourrais rien y faire...

Le mercredi, pour l'épreuve de cross, on passait les uns après les autres après avoir détendu seuls (avec le débrief dans la foulée). A la détente, Ulster s'est tendu un peu plus que la veille mais rien, encore, de transcendant. 

Au début de mon parcours, j'ai été surprise sur le 1 : le cheval ne s'est pas du tout rééquilibré comme il le faisait en détente !  « La place ne va pas être bonne, la place ne va pas être bonne ! ». Je me suis mise en sécurité : « Ben, vas y tout seul ! ». Après un saut un peu moyen, j'ai remis du galop et pris mes précautions pour la suite, pour le rééquilibrer. Et ça s'est mieux passé : le contrebas, le tronc. J'ai bien préparé pour une combinaison un peu technique : une haie qu'on devait aborder de biais, directionnel, tournant, contre-haut. Sur le saut de la haie, je me suis prise limite un taxi car le cheval ne se tendait toujours pas, du coup, je me suis tenue beaucoup trop rigide. Pour le directionnel à suivre, il faut avoir sa monture dans ses rênes, sinon c'est pas possible. Comme Ulster ne prenait pas de contact, je ne savais pas comment me tenir (j'allais être soit trop molle, soit trop rigide). J'ai essayé de régulariser la tension comme j'ai pu pour le directionnel et le contre-haut. Ensuite, on enchaînait un chapeau de gendarme (bien), une descente, une remontée et obstacle. Dans la descente, Ulster s'est tendu d'un coup, à la limite, il m'emmenait trop à ce moment et, ensuite, plus rien !  « Hé, il va falloir le sauter l'obstacle en haut de la montée ! ». Il n'a pas pu prendre le saut dans la foulée et m'a fait un petit truc « à la c.. » pour terminer ! 

Au débrief, j'ai expliqué tout ça : que le cheval est très franc mais qu'il faut arriver à le bouger pour le rendre réactif. J'ai répondu très vite aux questions de mon jury et, comme Louis n'avait pas fini de détendre, Didier s'est dit qu'il fallait m'en poser une de plus : « Et qu'est-ce-que tu peux nous dire sur ta position ?  En deux mots ». Ben, s'il me pose cette question-là, c'est qu'il y a un problème... J'ai eu du mal à sortir que j'étais, moi-même, soit trop tendue doit trop laxe car j'avais réagi instinctivement à l'attitude du cheval. J'ai commencé une phrase « pour réfléchir en même temps que je parle ». « C'est pas en deux mots, ça ». Euh « manque de tonicité » ?  (ça fait trois mots...) « Oui en gros, c'est ça ». 

photo : Eloïse

En rentrant aux boxes, on avait encore à travailler les chevaux de CSO et dressage de la veille pour qu'ils soient prêts à être repris par le second groupe de tests. 

Entre mon premier et mon second cheval, j'ai eu mon dernier entretien : à partir d'un petit dossier personnel, présentant mon CV, mon parcours et mes motivations, je devais présenter mon projet professionnel pour expliquer pourquoi je souhaitais intégrer le DESJEPS. J'ai raconté ma vie !  Puis, ensuite, j'ai dû répondre à des questions. C'était un peu formel (peut-être moins pour les candidats extérieurs). 

Pour la suite de la semaine, je suis venue assister aux tests des petits copains. 

Pour le DESJEPS, il y a deux cursus de proposés à l'ENE, le court en six mois et le long sur l'année avec davantage de temps de formation et les deux stages aussi plus approfondis. Pour la totalité de notre promotion, on partirait plutôt sur le format long, déjà qu'on a beaucoup manqué de cours avec la pandémie et, forcément, « Y a du boulot » ! (c'est toujours le nom de notre promo !). Ce choix, il nous avait fallu le présenter lors de l'entretien.

Au final, huit étudiants de notre promo ont réussi les tests du DESJEPS. On sera donc rejoints par deux candidats extérieurs alors que les autres intégreront le court (il reste d'ailleurs de la place, une seconde session de sélection pourrait être organisée en juin).

Après, moi, je n'en ai pas encore fini avec les exams cette année : dans notre Formation, on peut choisir de passer le BPREH (Brevet Professionnel Responsable d'Entreprise Hippique) qui est un diplôme agricole permettant, plus tard, d'obtenir des aides à l'installation de son entreprise. Nous sommes trois de notre promo à le tenter - deux l'ont déjà obtenu grâce à leur BTSA. Il y a des cours à suivre en ligne, des exercices à faire et, de nouveau, un dossier - un peu dans le même style que l'audit dont il sera dérivé - à soutenir devant un jury. Et ça se poursuivra encore lors de la quatrième année...