Après avoir effectué tous mes cours de fac de L3 en distanciel (pour ma Licence professionnelle de management des établissements équestres à l'ESTHUA de Saumur) depuis la maison, je suis retournée après la mi-février à Saumur afin de passer mes examens universitaires. Juste avant de rentrer, j'ai pu effectuer deux parcours de CSO, d'entraînement, avec Cheyenne à Villers-Vicomte.

Avec la reprise des cours de Laurène en quasi présentiel à son école d'ostéopathie et après la vente de Babou à Typhaine juste avant Noël, j'ai pris en main le travail de Cheyenne à la maison. Laurène avait commencé à la faire bosser régulièrement mais elle ne pouvait lui assurer l'entraînement quotidien qu'il lui faut. Petit à petit, je me suis bien entendue avec la pépette : le travail régulier cale son tempérament de cheval de sang, elle est très appliquée à l'entraînement et cherche à faire du mieux qu'elle peut pour progresser et combler son retard en dressage et saut. Et surtout, elle est vraiment très gentille.

Pendant les vacances de Noël, notre coordinateur, Guy-Noël, a demandé à notre promo d'assurer une permanence à l'ENE pendant les deux semaines pour permettre l'entretien des chevaux de formation. Avec les copains, nous nous sommes organisés pour effectuer chacun une semaine de présence (avec quelques cours d'équitation au passage, la sortie et le travail des chevaux). J'ai préféré y aller la semaine de Noël et du coup, j'ai demandé à Claire si celle-ci pouvait garder Vidoc aux Réneries pendant mon bref séjour en Maine et Loire. De retour dans l'Oise, j'ai récupéré les deux chevaux à la maison.

Au cours du mois de janvier, nous avons emmené Cheyenne plusieurs fois au Haras de Lyons pour des cours de CSO avec Laurent. Je voulais me remettre sur les barres en préparation de mes tests de DESJEPS. Lors d'une séance, j'ai pu prendre aussi Ghost, le cheval de Maxence (que sa famille cherche également à vendre). Cela m'a permis de me retrouver un peu dans les conditions de mes tests.

Côté travail de la Fac, j'ai pu suivre tous mes cours sur internet et effectuer les devoirs à rendre. Le gros boulot de la L3 est de réaliser un audit sur une structure équestre, notre « projet tutoré ». La grosse nouveauté de cette année (sans doute à cause de la pandémie) est que cet audit devait être effectué en groupes de quatre étudiants, des groupes beaucoup plus conséquents que les autres années et ce n'est pas forcément facile de travailler correctement dans ces conditions. Avec Paul de ma promo, Claire et Ugo (deux étudiants de la Fac qui ne sont pas en Formation Initiale et que je croyais bosseurs !), nous avons souhaité l'effectuer sur le Comptoir du Cavalier. Ayant eu un bon contact avec la famille Schauly lors de mon stage de BPJEPS, Marie-Line a accepté la réalisation de notre projet, un grand merci à elle. Ça n'a pas été une mince affaire : c'est le plus gros dossier que nous avons dû réaliser depuis notre entrée en formation professionnelle et universitaire !  

Notre groupe ayant choisi de présenter l'oral sur le projet tutoré en présentiel, j'ai voulu rentrer sur Saumur avant le début des examens. Lors de la semaine précédente, nous avons appris que le concours prévu à Villers-Vicomte le week-end du 20 février pour les professionnels (et annulé à la suite d'une vague de gel arrivée brutalement au début du mois) avait été remplacé (le dégel arrivé) par un concours d'entraînement ouvert à tous. Cela nous permettait à ma sœur et à moi de pouvoir y participer pour un petit événement couronnant ma période de retour dans l'Oise.

La veille de l'épreuve, j'ai pu faire un nouveau cours de saut avec Cheyenne et Laurent au Tronquay. Avec le beau temps revenu, notre coach nous a proposé à Laurène et moi une séance dans la carrière extérieure. C'était parfait avant de nous rendre à Villers. Pour participer à l'entraînement, il fallait envoyer un mail aux Ecuries Lambert avant le jeudi midi. Les hauteurs les plus basses étaient fixées à 1m (Laurent nous avait dit que c'était envisageable pour la jument). Nous avons donc demandé de pouvoir effectuer deux tours à cette hauteur, voire si la 1m se passait bien d'effectuer le second tour sur 105.

Cheyenne n'est pas très compliquée à l'obstacle, elle est vaillante, ne regarde rien mais se laisse un peu entraîner par sa vivacité, à cause aussi de son manque de technique. Quand elle ne domine pas trop la situation, elle a tendance à accélérer pour se débarrasser du problème !  Heureusement, elle écoute bien son cavalier et revient correctement dans les courbes. Avec Cheyenne, je n'ai pas du tout les mêmes repères qu'avec Babou : avec un dos un peu rigide, elle préfère prendre des longues que se rapprocher des obstacles : ça me fait bien travailler mes défauts à l'hippique !

Avec Claire et Eugénie, Cheyenne n'a jamais fait de tours au delà de 80-90cm. Mes parcours de Villers-Vicomte seraient donc les premiers de la jument à cette hauteur.
L'entraînement sur 1m débutait à 8h30 sur place et nous ne savions pas si la reco était prévue avant et uniquement à ce moment ou bien si l'on pourrait y retourner en cours de route. Nous avons donc choisi de pouvoir arriver sur le terrain vers 8h. De son côté, Laurène allait prendre Uxane pour son premier parcours avec la jument de Laura.

Du coup, il nous fallait passer aux Réneries au préalable pour la récupérer. Ça nous a fait nous lever à 5h du matin, nous rappelant la joie des concours officiels !!  Ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé depuis le début de la pandémie de Covid 19 !

Dès notre arrivée sur place, nous avons effectué notre reco toutes les deux. Le parcours avait un tracé de type prépa, avec de grandes lignes d'obstacles avec des contrats de foulées assez larges, de grandes courbes, c'était parfait pour ma cocotte. Ça allait lui permettre de se mettre en confiance sur un parcours assez facile, avec des profils d'obstacles divers (plus ou moins colorés, avec plus ou moins de barres, etc.). Comme les lignes permettaient de la distance entre les obstacles, ça me laisserait le temps de pouvoir agir pour rééquilibrer. Impeccable.

Comme Uxane n'allait effectuer qu'un seul passage, nous avons préféré commencer avec elle : dès l'entraînement ouvert et après l'arrivée de Laura, nous avons préparé la jument. Avec tout le travail effectué par ma sœur dans la semaine, le parcours de la crack de Laura Tatouille s'est soldé par un très beau sans faute !

J'ai enchaîné ensuite par la préparation de Cheyenne. A cause de Maman qui avait oublié sa batterie d'appareil photo et qu'on a dû attendre, je n'avais plus beaucoup de temps avant la fin présumée de l'épreuve. Je me suis dépêchée de préparer la jument. Et, forcément, la cocotte était un peu chaude au moment de détendre... Au galop, elle tirait un petit peu mais ça allait encore, la détente express s'est déroulée correctement. 

Quand ça a été mon tour, j'ai rejoint la carrière et en ai fait le tour pour montrer les obstacles à la jument qui n'a pas beaucoup d'expérience. Quand le cavalier précédent a terminé son entraînement, je suis partie. Cheyenne a très bien sauté le 1. Je l'ai laissée galoper un peu dans la courbe mais elle a commencé à me tirer un peu. Dès qu'elle a négocié le 2, je l'ai reprise pour pouvoir entrer dans mon contrat de foulées pour la ligne. On a réussi à le respecter pour le 3 et j'ai caressé la jument dans la courbe suivante. Pour le 4, il fallait prendre la foulée en allant mais Cheyenne n'a pas trop compris ce que je voulais. Il faut dire que, n'étant pas sûre de la foulée qu'elle allait saisir, j'ai un peu hésité à y aller aussi ! La jument n'a donc pas super sauté, elle l'a fait un peu en deux temps. Dans cette ligne, elle est restée au contrôle avant le double qu'elle a bien négocié en deux foulées comme je voulais.

Dans le tournant, par contre, contre, elle a cédé dans sa nuque, sauf que je n'ai pas réussi à lui réouvrir l'angle tête/encolure et lui permettre de bien sauter. Et du coup, arrivée devant le vertical, elle n'a pas réussi à s'organiser. Elle n'était pas revenue assez en équilibre et elle a fait la faute. Derrière, j'ai bien dessiné le tracé, l'oxer s'est bien passé. J'ai pu la laisser passer un peu dans la courbe, le vertical suivant n'a pas posé de problème. Sur l'oxer d'après, elle a fait un saut magnifique. La jument a été un peu surprise par un autre cheval qui se trouvait proche de la trajectoire, elle a hésité à aller vers lui, du coup, ça l'a rééquilibrée. Le vertical, bien. J'ai tourné pour aller sur la dernière difficulté qui était beaucoup plus loin mais la pépette a cru que le tour était terminé, elle n'a pas suivi le tracé que je voulais, la courbe a été un peu pourrie, on n'a eu qu'une foulée droite avant le saut. Comme ce n'était pas haut, elle s'en est débrouillée. Le tour n'était pas gros mais c'était quand même son premier parcours à cette hauteur !  

Avec ce petit 4 points, j'étais super contente de la jument : elle tire un peu mais ça reste vraiment gérable. 

Comme on était en fin d'épreuve à 100, je suis restée en selle, le tour allait bientôt passer à 105. J'ai refait une toute petite détente avant de me présenter dans les premiers de la catégorie au-dessus. La jument était moins rigide dans les rênes, elle était moins contre ma main. 

Sur le parcours, le 1 s'est bien passé. J'ai gardé un peu plus de galop pour le 2, celui-ci s'est passé facile, et, dans la ligne, je me suis vite rendue compte que la suite allait être compliquée : la jument s'était étendue et j'aurais du mal à la reprendre. Je suis restée sur une foulée un peu croissante et on en a enlevé une avant le 3. Nénette a fait un big saut pour ne pas toucher. « Hou la, si on commence à enlever des foulées partout, ça va être sport ! ».

J'ai remis de l'ordre dans la courbe. Pour le 4, on a refait exactement la même chose que pour le premier parcours avec un saut bizarre. Pourtant cette fois, tout allait bien, la foulée était bonne, la jument était en équilibre... Cheyenne a jumpé plus fort et elle s'est laissée un peu entraîner par la petite descente. Comme le 5 était le double, visuellement, ça l'a un peu freinée. Elle s'en est donc tirée correctement. Dans la courbe suivante, cette fois, j'ai bien fait attention de ne pas la perdre, ni dans l'équilibre, ni dans le soutien de sa tête. La juju a plutôt bien réussi l'exercice. Comme elle a fait un meilleur saut sur le vertical, en entrée de ligne, et que j'ai suivi exactement le même tracé pour sortir, ça a mis la pépette en difficulté. Sur l'oxer, on n'est pas arrivées sur une bonne foulée, je lui ai demandé de prendre la longue comme c'est ce qu'elle apprécie le plus mais elle ne s'en est pas sentie capable, elle en a rajouté une mais elle n'a pas eu le temps de bien la faire et a emmené la barre. La suite, par contre, a été très bien. J'ai soigné davantage le dernier obstacle. 

Après le 11 et l'arrivée matérialisée, il y avait en 12, une sorte de rivière ou d'obstacle assez bas sur bidet. Comme on avait terminé notre entraînement, j'ai souhaité emmener la jument dessus. Dans la courbe, je l'ai perdue de nouveau dans l'attitude, elle s'est mise un peu basse et a fait un saut un peu chelou. Je suis revenue direct pour terminer sur un beau saut. C'était juste pour voir comment elle réagissait sur ce type d'obstacle : ça ne l'a pas perturbée du tout !

J'étais de nouveau très contente de la cocotte : Cheyenne n'a pas été gênée par la hauteur. Ses petites fautes viennent du fait qu'elle manque d'expérience pour écouter et se tenir mais elle est de très bonne volonté. 

En rentrant de l'entraînement, j'ai commencé à préparer mes affaires pour mon retour à Saumur. J'y passerai environ un mois, un mois et demi pour effectuer les examens universitaires, présenter les tests du DESJEPS puis reprendre des cours avec nos formateurs et les chevaux de l'école avant de partir en stage pendant trois mois. 

Cette année, je vais avoir l'opportunité d'effectuer mon stage à Sandillon, chez Pierre Defrance et Aurélie Riedweg. C'est la structure qu'a rejoint Ludovica pour son retour en France et celle-ci m'a proposé de venir habiter chez elle pendant mon stage. Quinze jours avant Villers-Vicomte, j'ai pu aller me présenter sur place et j'ai été très bien reçue (Aurélie est, elle-même, passée par la Formation Initiale et sait donc bien ce dont j'ai besoin). Pendant ce stage, il y aura le déroulement de leur concours international et je vais donc pouvoir y participer, du côté de l'organisation, ce qui va être très intéressant (en 3e année, il nous faut un peu insister sur le côté gestion, ce pourra être l'objet de mon rapport). 

Lors de mon séjour à Saumur, je vais revenir chez Loïc et Romuald aux écuries d'Harmony. 

Comme je ne vais pas rester très longtemps en Maine et Loire avant de me rendre à Sandillon, mes parents ont accepté de régler la pension de Cheyenne, en plus de celle de Vidoc, et je vais donc pouvoir garder la jument jusqu'à cet été. Claire a été d'accord (et nous la remercions une nouvelle fois pour sa confiance) et j'espère bien ensuite lui rendre avec un travail bien avancé qui pourrait lui permettre de la monter plus aisément. La grande jument pie Zangersheide devrait faire sensation en Saumurois ! 

#RideForThaïs

photo: Adam Fanthorpe sur FB Thaïs Meheust